BDS n’est qu’une part infime de la Diabolisation d’ Israël
Les campus universitaires forment désormais des boulevards, où des groupes d’incitateurs largement identifiables font la promotion de la haine contre Israël. Cette haine peut se manifester grâce à un vaste panel de moyens. Des enseignements tronqués sur le Moyen-Orient, souvent accompagnés par des recommandations d’ouvrages de lecture fortement contaminés de préjugés.
Diverses sources indiquent que de nombreux incitateurs, soit ont une origine musulmane, soit proviennent de l’extrême-gauche. On en sait bien moins sur la question qui consiste à savoir qui les finance. Pourtant, on sait que les pays arabes dépensent de grosses sommes d’argent dans l’attribution de prix et de bourses d’étude qui alimentent une grande diversité de Départements d’études du Moyen-Orient.
Aux Etats-Unis, le mouvement antisioniste sur les campus est né aux alentours de 2002, par les tentatives de fondations universitaires de faire la promotion du désinvestissement des garanties israéliennes –et/ou des actions dans les entreprises américaines qui fournissent certains équipements à Israël. Ces efforts, soutenus autant par des enseignants que des étudiants, ont d’abord eu très peu d’impact réel sur les campus visés.
Au cours des toutes dernières années, le principal centre d’intérêt de ces incitateurs contre Israël sur les campus s’est focalisé sur les tentatives de boycott des universités israéliennes. Quelques initiatives de boycott ont même bénéficié d’effets d’annonce de la part de diverses associations universitaires. La plupart des membres de ces organismes universitaires n’ont pas pris la peine de voter, ce qui a fourni à ces incitateurs l’occasion d’obtenir une majorité parmi ceux qui l’ont fait.
L’Association des Etudes Américaines en est le parfait exemple. Son ancien président, Curtis Marez ne contestait pas que beaucoup d’autres pays, dont la plupart au Moyen-Orient, ont un “palmarès” en matière de droits de l’homme qui est comparable voire bien pire à celui d’Israël. En tâchant d’expliquer la décision de l’ASA de boycotter les universités d’Israël, on a rapporté que Marez a dit : “Mais, on doit bien commencer quelque part[1]!”. De tels commenttaires soulignent le caractère purement discriminatoire de cette décision de l’Association.
Le concept de boycott systématique d’Israël a, tout d’abord, été une arme dont la promotion s’est faite lors de la Conférence importante de Durban, en Afrique du Sud en 2001, qui s’est tenue en parallèle de la Conférence Mondiale de l’ONU contre le Racisme. L’idée s’est progressivement transformée en campagne internationale, aujourd’hui connue comme le mouvement de Boycott Desinvestissement Sanctions, ou BDS.
Les premières ONG à faire la promotion du boycott souhaitaient inclure une grande variété d’activités israéliennes, comme le commerce, les événements culturels, les sports, l’Académie (la vie universitaire) et ainsi de suite. Elles étaient parfaitement conscientes que les chances d’imposer réellement un boycott à Israël restent minimes. Pourtant, en même temps, ells ont compris que même si tous les boycotts échouaient, l’impact sur les relations publiques seraient bien plus massif.
Diverses organisations, autant sur qu’en-dehors des campus, luttent contre l’influence pernicieuse de BDS. Des hommes d’affaires prédominants, comme Sheldon Adelson et Haïm Saban ont récemment organisé une conférence pour tous ceux impliqués dans le combat contre BDS, afin de débattre sur les façons de contre-attaquer efficacement ce mouvement.
Le mouvement BDS, cependant, n’est que la partie visible de l’Iceberg, qui recouvre un phénomène bien plus vaste : la délégitimation systématique d’Israël, qui s’accompagne toujours d’antisémitisme. Les Etats arabes et musulmans, tels que l’Iran, jouent là un rôle essentiel. La propagande anti-israélienne met en oeuvre des tendances génocidaires qui sont identiques à celles des Nazis.En Europe, ces promoteurs de haine bénéficient de l’aide d’une gamme étendue d’agitateurs qui viennent principalement, mais pas exclusivement, de certaines franges de la communauté musulmane immigrée et de l’extrême-gauche. On trouve ces incitateurs dans la sphère politique, les syndicats, les églises réformées, l’Université et ainsi de suite.
L’incitation à la haine a débouché sur la propagation des idées diabolisatrices concernant Israël à une échelle inouïe. Six études séparées, dont la plupart ont été menées en Allemagne et couvraient huit pays supplémentaires, démontrent que 40% des citoyens de l’Union Européenne s’accordent à penser qu’Israël mène une guerre d’extermination contre les Palestiniens, ou, alternativement, sont d’accord avec l’affirmation péremptoire qu’Israël se conduit comme les Nazis.
De tels résultats signifient que plus de 150 des (approximativement) 400 millions de citoyens de l’Union Européenne, âgés de 16 ans et plus ont un point de vue démoniaque sur Israël. Les cercles dirigeants de l’Union Européenne et de ses pays membres ont méthodiquement choisi d’ignorer ce problème. Pourtant, les premières données concernant une diabolisation d’Israël aussi répandue sont disponibles depuis au moins dix ans déjà. Si cette diffamation envers Israël contenait une once de véracité, il y a bien longtemps que le dernier Palestinien serait mort. En réalité, et en contraste complet, la population palestinienne n’a fait qu’augmenter considérablement.
La diabolisation d’Israël au sein de l’Europe n’est pas uniquement due à la propagande haineuse. L’UE et beaucoup de ses membres condamnent fréquemment Israël de manière préjudiciable. Ceux qui sont si prompts à condamner Israël pour la moindre de ses actions n’ont de cesse de tourner la tête et de baisser les yeux chaque fois que ce sont d’autres pays qui agissent de la sorte. Selon la définition de l’antisémitisme du Département d’Etat américain, les double-standards (ou normes à deux vitesses) – tells que ceux qu’emploie le gratin, au sein des cercles dirigeants de l’Europe, sont purement et simplement antisémites.
Mon dernier livre : The War of A Million Cuts: The Struggle against the Delegitimization of Israel and the Jews, and the Growth of New Anti-Semitism [La Guerre fait par un Million de Banderilles : la Lutte contre la Délégitimation d’Israël et des Juifs, et la Croissance du Nouvel Antisémitisme] décrit, en détail, les différents thèmes employés par les incitateurs à la haine, leurs origines, comment ils distillent leur message au sein de la société, et comment combattre ce phénomène[2].
Bien que la délégitimation d’Israël soit bien moins majoritaire aux Etats-Unis, on doit en conclure qu’en Europe, une certaine atmosphère est lentement en train de se développer, qui rappelle celle des années 1930. Cela découle d’une vérité fort simple : que l’antisémitisme n’est pas seulement une composante intégrale de l’histoire de l’Europe, mais qu’il est tout simplement un substrat à part entière de sa culture.
– See more at: http://jforum.fr/2014/12/Le-defi-clienteliste-ces-Villes-qui-boycottent-Israel/#sthash.6FozBj5a.dpuf
[1] Lazar Berman, “Top US academic association decries Israel Boycott,” The Times of Israel, 22 December 2013
[2] Manfred Gerstenfeld, The war of a Million Cuts: The Struggle against the Delegitimization of Israel and the Jews, and the Growth of New Anti-Semitism (Jerusalem, The Jerusalem Center for Public Affairs and RVP Press., 2015)