Ce que disent les sondages des véritables attentes des Israéliens
La plupart des sondages réalisés au cours des précédentes élections interrogeaient les interviewés sur le parti pour lequel ils voteraient. Cependant, lors de la dernière campagne électorale, ces prises de puols de l’opinion ont aussi intégré une grande diversité d’autres questions.
Pour autant que la formation d’un nouveau gouvernement puisse sembler une mission difficile, le gouvernement doit répondre aux problèmes posés et apporter des solutions concrètes aux véritables inquiétudes du public, tells qu’elles ont pu transparaître à travers ces sondages. Certains d’entre eux nous aident à analyser ce qui s’est passé au cours de ces dernières élections. Plus important, d’autres nous permettent de comparer ce que veut l’opinion israélienne, concernant les nouvelles politiques que ce nouveau gouvernement encore dans les cartons aura l’intention d’instaurer. Une série d’exemples illustrera ces deux sujets.
L’une de ces enquêtes d’opinion conduits au cours des dernières élections demandait si les électeurs étaient satisfaits de l’attitude du parti pour lequel ils avaient voté aux élections précédentes de 2013. En moyenne, 36% des électeurs en étaient mécontents. Les partis qui s’attirent le plus d’insatisfaction sont : Yesh Atid, le Shas, Likoud-Beitenu et le parti arabe Balad. Près de la moitié des électeurs de ces formations sont déçus. Le pourcentage de désenchantés parmi les partisans du Parti Travailliste était de 26%, de 21% pour Habayit Hayehudi, alors que parmi ceux qui avaient élu le Judaïsme Unifié de la Torah, seulement 5% montraient leur insatisfaction.
Un sondage d’ Israel Hayom, du 3 décembre 2014 démontrait que 49% des sondés pensaient que, du fait de la crise entre les partenaires de la coalition, il fallait lancer de nouvelles élections à la Knesset, alors que 42% pensaient que ce n’était pas le cas.
Un sondage de Panels Research, également mené en décembre, indiquait que le mécontement du public le plus important se reportait sur Binyamin Netanyahu, en tant que Premier Ministre. A ce moment-là, 60% des sujets de l’enquête disaient qu’ils n’en voulaient plus qu’il continue au poste de Premier Ministre, 34% affirmaient le contraire et 6% restaient indécis. Lors d’un face-à-face électoral imaginaire entre Netanyahu et Kahlon, 46% auraient été favorable à Kahlon et 36% à Netnayahu. Entre Netanyahu et l’ancien Ministre Likoud de l’Intérieur, Gideon Saar, 43% choisissait Saar et 38% préférait Netanyahu.
Lors d’un second tour imaginaire contre d’autres dirigeants de partis, cependant, Netanyahu paraissait victorieux dans tous les cas de figure. Contre le chef du parti travailliste, Itzakh Herzog, Nentanyahu ne devait l’emporter que d’un pourcent seulement, contre Naftali Bennett, de 12%, contre Yaïr Lapid de Yesh Atid, par 17% d’avance et contre Avigdor Lieberman d’Israël Beitenu, Netanyahu était donné gagnant, avec une marge de 28%.
En décembre, plusieurs sondages indiquaient que si Netanyahu devait perdre la direction du Likoud, le parti obtiendrait moins de votes. Il n’y avait que si Saar dirigeait le parti que le Likoud conserverait 20 sièges, comme dans le cas où Netanyahu restait leader du parti (en réalité, il en a remporté 30).
Un sondage de Panels Research a demandé à ses enquêtés d’évaluer les dirigeants de partis sur une echelle d’un à dix, en ce qui concerne leur degré de corruption. Le dirigeant du Shas, Aryeh Deri était considéré comme le plus corrompu, à 8, 3, suivi par Lieberman avec 8, Netanyahu à 6, 1, Livni à 5, 7, Herzog à 5, 3 et, ensemble Litzman du Judaïsme Unifié de la Torah et Yishaï de Yachad, à 5, 1. Lapid était côté à 4, 9, Bennett à 4, 4, la présidente de Meretz, Zahava Gal-On, à 3, 9. Kahlon était considéré comme le moins corrompu à 3, 5.
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En décembre, 64% des interviewés pour le Jérusalem Post disaient que la situation socioéconomique avait empire sous le gouvernement sortant et 58% considéraient que la situation sécuritaire s’était détériorée. On a aussi demandé aux sondés ce qu’était le sujet le plus important pour les élections à venir. 34% évoquaient la situation économique, 30% la sécurité, 14% optaient pour la Justice sociale, 10% soulevaient les questions de la religion et de l’Etat, 5% répondaient qu’il s’agissait des relations judéo-arabes et 2% l’éducation et la culture. Seulement 1% mentionnait que les relations étrangères d’Israël était la querstion principale de ces élections.Plus de deux mois plus tard, une enquête du Times of Israel informait que le problème politique déterminant, actuellement, pour les Israéliens concerne la situation économique, pour 48%, suivi par les relation palestino-israéliennes pour 19%, l’éducation pour 14% d’entre eux. La menace iranienne n’était une priorité que pour seulement 10% des enquêtés.
Un sondage de l’Institut Rafi Smith, réalisé pour le groupe d’intérêt portant sur la liberté religieuse montrait que 62% du public était en faveur d’un gouvernement excluant tous les partis orthodoxies.66% de ceux qui se définissaient comme Laïcs souhaitaient un gouvernement qui se passerait de la présence du Judaïsme Unifié de la torah et du Shas, tout comme 66% de ceux qui se dissent traditionalists sur le plan religieux et 80% de ressortissants de l’ancienne Union Soviétique. D’un autre côté, 65% des sondés sionistes-religieux et 95% parmi les Ultras-Orthodoxes s’opposaient à l’exclusion des partis religieux du gouvernement. Ce sondage disait aussi que 71% des électeurs du Parti Travailliste et 86% de ceux du Meretz et de Kadima s’opposaient à l’intégration des partis haredim au sein de la prochaine coalition.
Une enquête TNS Teleseker publiée le 9 janvier demandaient aux membres de son échantillon qui on devait rendre responsable de la crise du logement : 37% répondaient Netanyahu, 24% répliquaient que c’était Lapid et 14% tenaient l’ancien Premier Ministre Ehud Olmert pour responsible de cette crise.
Un sondage du Jerusalem Post à la mi-février a aussi demandé si oui ou no l’Administration Américaine s’ingérait dans les élections. Une majorité de 62% affirmaient qu’elle interférait bien, 31% pensaient que non, et 8% restaient indécis. A une autre question, 62% étaient favorable à un débat entre Netanyahu et Herzog et 27% concevaient cette entrevue comme inutile.
A la mi-décembre, un sondage de Panels Research s’interrogeait pour savoir qui on devait mettre en cause pour la détérioration des relations entre les Etats-Unis et Israël. 39% répondaient que le Président américain Obama la provoquait, 29% qu’il s’agissait de Netanayahu et 25% les renvoyaient dos à dos. A une question posée par le Times of Israel, fin février, 72% des Israéliens disaient n’avoir aucune confiance dans les capacités d’Obama d’empêcher l’Iran d’obtenir la bombe atomique, jun bond en avant, par rapport aux 64% de janvier. Il n’y avait que 33% des interviewés qui percevaient favorablement Obama, alors que 59% avaient une opinion défavorable le concernant.
En janvier 2015, un recueil d’opinion du Panels Research démontrait que Moshe Ya’alon du Likoud demeurait le plus populaire des candidats pour poursuivre à son poste actuel de Ministre de la Défense. Il obtenait 25% des suffrages contre 17% à Bennett, 14% pour le candidat de l’Union Sioniste, le Général-Major (de réserve) Amos Yadlin et 20% pour le Général Major (de reserve) Yoav Galant, de Koolanu.
En février 2015, un sondage de Walla affirmait que Kahlon était le candidat préféré au poste de Ministre des Finances, par 34% d’opinion favorable, suivi par Manuel Tajtenberg avec 17% et Lapid avec 13%. Tzipi Livni s’avérait être la candidate préférée pour le poste de Ministre des Affaires étrangères, avec 24%, suivie par Gilad Erdan du Likoud à 18% et Lieberman à 17%. Lapid recueillait 14% des avis et Michael Oren de Koolanu, seulement 7%.
Une étude portant sur le candidat qui conviendrait le mieux pour gérer la situation politico-diplomatique, donnait Netanyahu à 48% et Herzog à 33%. Concernant la gestion de la situation sécuritaire : 55% préféraient Netanyahu contre 25 se portant sur Herzog. Ces deux candidats obtenaient 38% de réponses favorable à la question de savoir qui serait le meilleur pour gérer la situation économique.
Dans un échantillonnage pour le Jerusalem Post, on a demandé aux sondés s’ils pensaient que l’agenda de l’enquête de police sur Yisraël Beitenu était de nature politique. 44% ont répondu par l’affirmative et 40% ont dit que “non”. Quand on leur demandait s’ils pensaient qu’il y aurait bientôt une nouvelle escalade dans la Bande de Gaza, 64% ont répondu que “oui” et 16% non.
Avec autant d’indications sur l’état d’esprit et les inquiétudes du public en général, le proche avenir nous permettra d’évaluer jusqu’à quel point le nouveau gouvernement saura être attentif aux exigences de l’opinion et y répondra.