Le lobby des railleurs de la paranoïa d’Israël
Promoteurs de génocide, menaces existentielles contre Israël et détracteurs de la « paranoïa » juive
Le cadre du récent accord entre les six plus puissantes nations du globe et l’Iran, concernant son programme nucléaire a conduit le Premier Ministre d’Israël Binyamin Netanyahu à déclarer que cet accord, s’il était mené à terme, pourrait mettre en péril l’existence même d’Israël[1]. Il est rare de rencontrer d’autres dirigeants de pays mis en situation d’affirmer qu’il existe une possibilité que la survie de leur propre Etat soit à ce point menacée. Ce qui a fait dire à certains commentateurs qu’Israël agit de manière paranoïaque[2].
Cette crainte de possible destruction future, cependant, est loin d’être une affirmation gratuite d’Israël. Les dirigeants palestiniens et bien d’autres Arabes ont décroché, depuis longtemps, la palme en matière de promotion et d’annonce du génocide prochain des Juifs, en Israël et du temps du Mandat britannique sur la Palestine. Durant de nombreuses années, le dirigeant des soi-disant “modérés” palestiniens a été le maire de Jérusalem Ragheb bey al-Nashashibi.
Après les émeutes de 1929, l’écrivain français non-Juif Albert Londres a demandé au maire pourquoi les Arabes avaient assassiné les vieux Juifs pieux d’Hébron et Safed, avec lesquelles ils n’entretetaient pas de querelles. Le maire de l’époque lui a répondu : “Vous ne tuez pas qui vous voulez, vous ne tuez que ceux que vous trouvez. La prochaine fois, on les tuera tous, les jeunes comme les vieux”. Londres, un peu plus tard, s’est, à nouveau, adressé au maire et l’a testé en lui disant de façon ironique : “Vous ne pouvez pas tuer tous les Juifs. Ils sont plus de 150.000!”. Nashashibi lui a rétorqué, de sa voix douce : “Oh non, détrompez-vous cela ne prendra pas plus de deux jours[3]”. Le Mufti radical de Jérusalem, Haj Amin al Husseini, au cours de la Seconde Guerre Mondiale, a développé des plans pour monter des fours crématoires identiques à ceux d’Auschwitz, afin d’y exterminer les Juifs, près de Naplouse[4]”.
De telles déclarations et évènements reflètent un état d’esprit génocidaire bien plus large, qui traverse le monde arabe. Azzam Pasha, secrétaire de la Ligue Arabe, a dit, de façon succincte, durant la guerre israélo-arabe de 1948 : “Ce sera une guerre d’extermination et un massacre monumental don’t on parlera comme des massacres Mongols et des Croisades[5]”.
De nos jours, les dirigeants iraniens apparaissent parmi les plus prédominants d’entre ceux qui proclament l’avènement d’une nouvelle Shoah. Leur premier Guide Suprême, l’Ayatollah Khomeiny disait d’Israël : “Ce régime qui occupe al Qods doit être éliminé des pages de l’histoire[6]”. L’actuel guide suprême Ali Khamenei dit, quant à lui : “Israël est une tumeur cancéreuse qui doit être éradiquée de cette région[7]”.
L’ancien Président iranien Mahmoud Ahmadinedjad a affirmé au cours d’un discours de 2008 : “Au Moyen-Orient, les puissances mondiales ont créé un microbe noir et crasseux appelé : régime Sioniste, de façon à pouvoir attaquer les peuples de la région, et en utilisant cette excuse, ils veulent faire progresser leurs conceptions pour le Moyen-Orient[8]”.En 2005, Ahmedinedjad avait déclaré : “Nous sommes en marche vers une guerre historique, entre le monde de l’arrogance [l’Occident] et le monde islamique”,ajoutant que : “Un monde débarrassé de l’Amérique et du Sionisme” est “à portée de main[9]”.
L’ancien Président iranien Akbar Hashemi Rafsanjani a affirmé en 2002 : “Si un jour… le monde de l’Islam arrive à posséder les armes actuellement en possession d’Israël [c’est-à-dire l’arme atomique] – ce même jour cette méthode de l’arrogance mondiale touchera à sa fin. Cela parce que l’usage d’une bombe nucléaire contre Israël ne laissera rien de vivant sur le sol, alors que lui-même ne pourra que faire quelques dégâts dans le monde de l’Islam[10]”
Le Hamas a poussé cette haine plus loin en promouvant l’extermination de tous les Juifs au programme de sa charte[11]”.
En octobre 2012, une vidéo montrait Mohamed Morsi, alors Président d’Egypte, issu des Frères Musulmans, répondre “Amen” à un Imam qui faisait la prière de requête génocidaire suivante : “Oh Allah, détruis les Juifs et leurs partisans[12]”
On relève aussi beaucoup d’exemples d’une telle haine émanant de l’Occident. Un accident est survenu en 2009, lorsque les manifestants anti-israéliens d’Amsterdam ont crié : “Hamas, Hamas, les Juifs au gaz”. Deux parlementaires hollandais de l’extrême-gauche du Parti Socialiste, qui avaient participé à la manifestation, ont prétendu n’avoir rien entendu de ces slogans. Ils ont avoué avoir en réalité crié : “Intifada, Intifada, la Palestine doit être libre[13]”.
Face à un tel tableau, qui ne représente qu’un petit échantillon des menaces existentielles qui pèsent contre Israël, il n’est pas surprenant que beaucoup d’Israéliens ont toujours perçu l’avenir d’Israël comme précaire. Cette position a été explicitement exprimée par plusieurs de ses dirigeants. Nahum Goldman, qui a été, de longue date, le Président du Congrès Juif Mondial, raconte dans sa biographie, comment David Ben Gurion, le premier Premier Ministre d’Israël, lui confiait, peu de temps avant son soixante-dixième anniversaire, en 1955 :
Lorsque toi, Nahum, tu me demande si je vivrais dans l’Etat juif et y serais enterré, je préfère le croire. Combien de temps puis-je encore vivre? Dix ou douze ans – jusque là, il subsistera certainement un Etat Juif. Si tu me demandes si mon fils Amos… aura la chance de mourir dans un Etat Juif et y être enterré, je dirais, au mieux, 50%[14]”.
Le défunt Amos Ben-Gurion, qui est mort en 2008, a effectivement été enterré en Israël.
Feu le Premier Ministre Yitzhak Rabin a, un jour, déclaré à l’Ambassadeur Yehuda Avner, qui était un membre proche de son équipe, pourquoi il était en faveur des Accords d’Oslo. Rabin disait qu’à moins de trouver un certain genre de paix, il n’y avait pas d’autre façon de garantir la continuité de l’existence d’Israël. Rabin soulignait aussi qu’Israël était le seul pays dont l’existence restait encore publiquement débattue[15].
L’actuel Premier Ministre Binyamin Netanyahu, a, depuis plusieurs années, exprimé ses préoccupations au sujet de la survie du pays. En 2011, il a déjà dit que “l’Iran développe des armes nucléaires et pose la menace la plus importante à notre existence depuis la guerre d’Indépendance. Les ailes terroristes de l’Iran nous encerclent au nord et au sud[16]”.
Les menaces existentielles contre Israël font partie intégrante de l’idéologie de factions dominantes en Islam. Ceux qui préfèrent nier ces menaces comme si elles n’existaient pas et désignent ces réactions comme “paranoïaques” sont les alliés indirects et les partisans implicites de ces promoteurs de génocide.
Par Manfred Gerstenfeld
Le Dr. Manfred Gerstenfeld est membre du Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem, qu’il a présidé pendant 12 ans. Il a publié plus de 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme.
Adaptation : Marc Brzustowski.
[1] Peter Beaumont, “Israel will not accept Iran nuclear deal, says Binyamin Netanyahu,” The Guardian, 3 April 2015.
[2] Gidi Weitz, “Netanyahu is cheap, petty, paranoid – but coated in Teflon,” Haaretz, 18 February 2015.
[3] Albert Londres, Le Juif Errant Est Arrivé (Paris: Arléa, 1997), 209. [French]
[4] Manfred Gerstenfeld, interview with Nadav Shragai, “Libel: Israel Intends to Destroy the Al-Aksa Mosque,” Israel National News, 16 October 2013.
[5] Howard M. Sachar, A History of Israel (New York: Alfred A. Knopf, 1979), 333.
[6] « Iranian President at Teheran Conference: ‘Very Soon, This Stain of Disgrace [Israel] Will Be Purged from the Center of the Islamic World – and This is Attainable,’ » Middle East Media Research Institute (MEMRI) Special Dispatch Series, No. 1013, 28 October 2005.
[7] Greg Tepper, “Israel is a cancerous tumor and Middle East’s biggest problem, Iranian supreme leader says,” Times of Israel, 19 August 2012.
[8] Joshua Teitelbaum, “What Iranian Leaders Really Say about Doing Away with Israel,” Jerusalem Center for Public Affairs, 2008.
[9] « A World Without America, » MEMRI Report, 2 November 2005.
[10] « Former Iranian President Rafsanjani on Using a Nuclear Bomb Against Israel, » MEMRI Special Dispatch Series, No. 325, 3 January 2002.
[11] “Hamas Covenant 1988,” Yale Law School, 18 August 1988.
[12] Morsi answers amen to imam’s prayers for destruction of Jews,” JTA, 22 October 2012.
[13] Manfred Gerstenfeld, “Dutch Islamo-Nazism, Where Did It Come From?,” Israel National News, 18 September 2014.
[14] Nahum Goldmann, Mein Leben, USA, Europa, Israel (Frankfurt: Ullstein, 1984), 213. [German]
[15] Yehuda Yaetz, “Ish HaTzlalim,” Mishpacha, March 24, 2011. [Hebrew]
[16] James Hider, “Binyamin Netanyahu warns of Iranian nuclear threat,” The Times, February 21, 2011.